Led's Play

CHORÉGRAPHIE

Rita CIOFFI

INTERPRÈTES

Azusa Takeuchi - Yuta Ishikawa - Waldemar Kretchkowsky - Antoine Hostein-

BANDE SONORE

Patrice Carrié

 PRODUCTION

compagnie aurelia

Coproductions

Led (light emitting diode) est un composant électronique qui émet de la lumière.

A partir de cette source lumineuse facilement maniable, la chorégraphie s’éclaire et construit son identité visuelle.
La lumière dans cette pièce est le partenaire déterminant des cinq interprètes.
Led Ry interroge dans un premier temps l’identité de l’artiste, son rapport à la scène et son rapport à sa propre image sur la scène. Les questions sont abordées de façon collective afin qu’il surgisse un dénominateur commun, une matière dansée à partager, à transmettre, pour que l’identité individuelle s’intègre dans la relation à l’autre, aux cinq autres.

Le travail de composition se construit à partir de ce processus dans lequel le jeu avec la lumière est un axe central.
En utilisant divers supports lumineux de façon simple et ludique, les danseurs eux-mêmes peuvent s’auto éclairer ou éclairer leurs partenaires. Grâce au pouvoir de la lumière

il devient possible d’altérer les perceptions et libérer l’imaginaire et l’émotion. Cela permet aux danseurs d’inventer de nouveaux champs d’investigation et de liberté.
Il ne s’agit pas de danser dans la lumière mais de danser avec.

 

Autour de Led’s Play :

Rita Cioffi est toujours présente là où on ne l’attend pas. Avec Led’s play, si la chorégraphe prend place dans la salle, elle danse de tout son être avec ses interprètes, comme si elle était en communion avec le groupe.

Led’s play est un véritable livre d’histoires, comme celui que nous lisaient nos parents pour mieux nous endormir le soir, dans la pénombre d’une chambre. Ici, notre chambre sera le plateau ; notre lit, l’assise. Mais il sera difficile de s’endormir, même si tout se passe dans le noir...

Les premières notes de musique distillées accompagnent les premières images qui agissent comme une véritable boîte de pandore. On tourne les pages de ce livre qui nous conte l’humain avec toute sa panoplie qui s’étend du réel à l’irréel, en passant par le fantasmé. On se dit que c’est beau, que c’est marrant, que c’est un peu moins risible que toute à l’heure, que cela fait peur, que c’est effrayant...

Avec pour seul accessoire des lampes à led, les interprètes talentueux de cette proposition (Azusa Takeuchi, Yuta Ishikawa, Waldemar Kretchkowsky, Antoine Hostein et Charles Essombe) mettent à nu leur propre corps. Mais c’est avec une certaine habileté que Rita Cioffi fait glisser notre ressenti de ces corps à nos propres chairs. Et c’est en ce sens que cette proposition gagne en profondeur. De la naissance au départ, tout y passe, avec pour démonstration que nous sommes les propres acteurs de notre existence.

La musique de Patou Carrié se révèle être une interprète à part entière. Elle embrasse tout l’univers chorégraphique de cette proposition et donne à Led’s play cette aura mystique des imbrications religieuses auxquelles les sociétés recourent pour mieux vivre.

C’est dans le noir que l’on se raconte les meilleures histoires, paraît-il. Rita Cioffi aime le noir, et cela tombe bien.
Ici, pas d’artifices superflus, juste l’audace de vouloir entraîner le public à la recherche de sa propre réponse autour de la cruciale question de l’existence. « C’est dans la fragilité de l’être que je montre sa force » m’a-t-elle glissé lors de cet interview. Peut-être est-ce un début de réponse...

Laurent Bourbousson

Parution sur le blog : “OUVERT AUX PUBLICS“ 24 Avril 2014

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