Je m'efforcerai de te suivre

D’après le recueil de poésie de Michel HOUELLEBECQ

« Configuration du dernier rivage »

De et avec

DANSEUSE ET CHORÉGRAPHE

Rita CIOFFI

COMÉDIENNE

Stéphanie MARC

SCÉNOGRAPHIE ET RÉGIE GÉNÉRALE

Abdelamid BELAHLOU

Et la participation de l’artiste multimédia

David LEPOLARD

PRODUCTION

Compagnie Aurelia

« Configuration du dernier rivage », recueil de poésie de Michel Houellebecq édité en 2013, est le socle de ce travail, la matière inspirante de ce nouveau spectacle.
Il rassemble deux femmes et un homme ; l’une est danseuse et chorégraphe, l’autre est comédienne, le troisième est artiste multimédia.

« Je m’efforcerai de te suivre », l’un tentant d’entraîner l’autre dans son monde artistique, pour frôler ses propres limites, se confronter à la question du dépassement, se mettre à nu, partir de zéro.

Trois personnalités et cultures différentes poussées par l’envie et le défi de la rencontre, trois pratiques, qui s’interrogent, se posent en miroir les un vis-à-vis des autres et donnent une image fractale de cette poésie qui dit nos existences : la vie, l’amour, le temps qui passe, la mort.

La poésie de Michel Houellebecq est une poésie ambivalente, entre lyrisme et cynisme, tout à la fois douloureuse et sarcastique, qui navigue entre le suranné et le « trash », entre romantisme et désespérance Et c’est cet entre-deux, cette faille où s’immiscer, qui présente un intérêt créateur, un endroit des possibles.

Il est quelque chose d’une tristesse qui émane de ces textes, tristesse de l’innocence perdue, du désenchantement de la vie, mais aussi quelque chose de la faculté d’espérer encore.

Sur la scène se confrontent un monde virtuel imperturbable où les machines accomplissent leurs tâches, et des corps secoués, occupés à rétablir constamment leur propre équilibre, à chercher leurs pas, leurs volumes.
Au défilement du texte, à la répétition des mots, il n’y a que la danse qui offre la possibilité de se retrouver apaisé, de se réincarner pas à pas.

La danse devient comme un dernier refuge, un lien social possible, une relation à l’autre et à soi-même.
Je danse parce que je vis et aussi parce que je m’en moque.

 

 

ARTICLE DE PRESSE

BLOG TOUTE LA CULTURE - 20 Mai 2015

La chorégraphe Rita Cioffi et la danseuse Stéphanie Marc nous livrent une pièce hybride mêlant pas dansés, chants et interprétations. A l’origine de la création, il y a la rencontre de deux femmes autour du recueil de poésie de Michel Houellebecq, Configuration du dernier rivage. Entre désillusion et légèreté, Je m’efforcerai de te suivre offre la vision d’une féminité assumée.
Sur le plateau, deux femmes. Et en second plan, un homme qui les accompagne. Habillées de noir, en justaucorps sobre et tenue légère, elles vivent leur singularité et se rejoignent dans le mouvement. Doubles et complices, elles ne font qu’une. Elles sont toutes les femmes. A la fois singulières et anonymes, elles deviennent silhouettes ombrées sur fond d’écran couleur, noyées dans les images et le texte. Habitées par la tristesse ironique des poésies de Michel Houellebecq, Rita Cioffi et Stéphanie Marc, toutes deux frôlant la cinquantaine, questionnent le devenir du corps et de l’esprit face aux ravages du temps qui passe, dans un monde déshumanisé où les machines prennent trop de place. Quand le corps féminin est sur le point de lâcher prise, quand il devient unique objet du désir masculin ou corps désarticulé à la merci de directives télématiques, il reprend bientôt sa liberté, entre dans la danse comme dans une transe, vient se désaltérer à l’eau qui ruisselle sur le devant de la scène et devient léger, ouvert au champs des possibles.

Les vers du recueil de poésie Configuration du dernier rivage, vibrent tout au long de la pièce, si bien qu’on a l’impression qu’un peu de l’écrivain est là, avec nous, porté par la voix de la comédienne. Avec la complicité de l’artiste multimédia David Lepolard, les danseuses s’emparent du cynisme de Michel Houellebecq. On retrouve le côté trash, lié à l’impudeur provocante de l’auteur, mais aussi un côté désuet, qui cultive ici la rime classique et le sentimentalisme. Le texte circule sur le plateau, parlé, écrit, faisant naître des images et des gestes. Inscrites au mur, des bribes de poésie défilent, comme une bande-son entêtante qui parfois s’arrête sur quelques mots, suspendue.

 

 

 

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