Slows - CRÉATION 2023
ÉQUIPE
Chorégraphe : Rita Cioffi
Asssitant dramaturgie : Sébastien Lenthéric
Musicien, créateur sonore : Yann Van Der Cruyssen
interprètes : Matthieu Chayrigues
Francesco Colaleo
Lorenzo Dallai
Lisa Fleury
Coralie Meinguet
Matthieu Patarozzi
Mathilde Roussin
Administration Sylvie Thouzellier
cie Aurelia/RITA CIOFFI
Soutien
Avec le soutien financier de la Direction régionale des affaires culturelles Préfet de région Occitanie dans le cadre de l’Aide au Projet
Avec le soutien financier de la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée
Cette œuvre a bénéficié du soutien du ministère de la culture dans le cadre d’une résidence artiste associé portée par Le Ballet du Nord – Centre Chorégraphique National Roubaix – Hauts-de-France
Coproductions
Ville de MONTPELLIER / Théâtre La Vista - La Chapelle
Saison Montpellier Danse 2022-23 dans le cadre de l’accueil en résidence à l’AGORA cité internationale de la Danse MONTPELLIER
" Michel a quinze ans. Aucune fille ne l’a jamais embrassé. Il aimerait danser avec Sylvie ; mais Sylvie danse avec Patrice, et manifestement elle y prend plaisir. Il est figé ; la musique pénètre jusqu’au plus profond de lui-même. C’est un slow magnifique, d’une beauté surréelle.
Il ne savait pas qu’on pouvait souffrir autant. Son enfance, jusqu’à présent, avait été heureuse.»
Michel n’oubliera jamais le contraste entre son coeur figé par la souffrance et la bouleversante beauté de la musique. Sa sensibilité est en train de se former. "
Michel Houellebecq, in « Rester vivant »
" Rita Cioffi, chorégraphe associée au Ballet du Nord, a proposé avec Slows une chorégraphie déconcertante autant que séduisante. Pleine de désirs qui ne se disent ni ne se réalisent, de mouvements qui ne s'assument pas, Slows possède le charme étrange de cette cinquième saveur de la cuisine asiatique, l'umami… "
Philippe Verrièle, in Danser Canal historique, 23 mai 2022
Tout le monde, s’il l’a dansé, se souvient de son premier slow.
Le mien, dans une fête d’anniversaire, sur une musique des Led Zeppelin - Stairway To Heaven, j’avais 13 ans :
Dois-je laisser ses mains se promener sur mon corps ?
Dois-je l’embrasser, dois-je me laisser embrasser ?
Mon corps cède-t-il ou s’offre-t-il ? Mon émotion est-elle déclenchée par la musique ? S’agit-il d’une envie de m’oublier en m’abandonnant à l’émotion du contact physique ? D’être juste une pulsation, ou la pulsation de l’autre ?
L’expérience était excitante quand bien même elle n’était pas géniale ni même avec la personne espérée.
Je pense avoir vécu cela comme un rituel d’émancipation : Émois et naissance du trouble au-delà de l’expérience.
Mais aujourd’hui une telle expérience est-elle encore possible ? Quel rite de passage, de découverte de soi serait équivalent dans notre monde ?
Nourri.e.s par les combats politiques et plus récemment juridiques autour du désir et de nos sexualités, nous sommes évidemment et heureusement plus conscient.e.s de leur instrumentalisation par la société.
L’évolution de nos rapports au désir a lui aussi glissé vers un mode où consommation, efficacité, rentabilité sont venus prendre le pas sur cette simple expérience concrète de deux corps s’autorisant un premier contact dans l’incertitude.
Avec slows, je cherche à réinventer le plaisir d’une danse, qui à priori, n’étant pas technique, place en son coeur la combinaison inédite des êtres entre eux. Avec la nécessité de réinvestir le goût du toucher, surtout après ce temps de distanciation et de séparation des corps que nous venons de vivre.
Rita Cioffi